L’histoire de l’ANAST (Association Nationale Animaux Sous Tension) : chronologie d’un combat né en Sarthe.
Coup d’envoi en Sarthe en 2018 :
Tout commença avec l’APEM (Association pour la protection de l’environnement malicornais) présidée par Henri Joly, agriculteur bio retraité, s’investit dans la défense des dossiers des éleveurs victimes des ondes électromagnétiques. Elle organise des réunions publiques d’information, à Mortagne-au-Perche dans l’Orne, à Malicorne, Saint-Longis et Saint-Georges-du-bois dans la Sarthe. L’association interpelle des élus, députés, sénateurs, ancien ministre mais les résultats se font attendre. Le CRIIREM (Centre de Recherche d’Informations Indépendant sur les Rayonnements ElectroMagnétiques) accompagne les éleveurs dans la recherche. Olivier Ranchy, géobiologue à la Chambre Régionale d’Agriculture des Paysde-la-Loire, étudie les situations de pollution des différents sites. La journaliste Nathalie Barbe entame le tournage d’un documentaire sur notre combat.
25 octobre 2018 (La Hutte) :
Serge Provost et François Dufour, éleveurs retraités de la Manche et figures historiques du combat contre les rayonnements électromagnétiques dans les années 90 rencontrent l’APEM et décident d’apporter leur expérience de lutte. Serge Provost a co-fondé l’Anast en 1993. Elle est constituée d’agriculteurs qui subissent de graves anomalies sur leurs troupeaux vivant à proximité des lignes THT. François Dufour, alors porte-parole de la Confédération Paysanne, contribue à la naissance d’une structure en 1999 : le GPSE, Groupe permanent pour la sécurité électrique dans les exploitations agricoles. Son objectif : trouver des solutions à l’amiable pour les éleveurs en guerre contre EDF ou RTE.
31 janvier 2019, Le Mans :
Paul François, président de l’association Phyto-victimes (pesticides) et Annie Thébault-Mony, présidente de l’association Henri Pézerat (amiante) contribuent à une réunion d’échange et d’information. Tout cela nous encourage à travailler ensemble. Nous décidons d’angler notre combat sur la défense de l’outil de travail et des animaux (pas d’effet placebo) … Nous laissons PRIARTEM défendre les personnes électrosensibles qui sont souvent taxées d’être sous l’influence de l’effet placebo.
6 mars 2019, Le Mans :
Une réunion rassemble APEM, ANAST, PRIARTEM, CRIIREM, le cabinet d’avocats TTLA, l’association Henri Pézerat, en présence du géobiologue Olivier Ranchy. Nous décidons de fusionner les 2 associations, APEM et ANAST, au sein de l’ANAST qui possède une dimension nationale et bénéficie de plus de 26 années d’expérience. De son côté Me François Lafforgue de TTLA accepte d’étudier les dossiers que lui confient les éleveurs. Il se réserve l’engagement de la faisabilité de la défense après étude.
26 avril 2019, Le Mans :
Anne Georgeault, présidente de l’ANAST, convoque une assemblée générale extraordinaire au Mans. L’association, en sommeil depuis dix ans, est relancée avec le concours de l’APEM et son siège transféré de Rennes au Mans. Symboliquement, Serge Provost en devient le nouveau président. Anne, dont le conjoint éleveur avait participé à la création de l’Anast, rejoint le conseil d’administration de la nouvelle association. Jean-Claude Olivier, secrétaire, hérite de la gestion des archives et de la mémoire des éleveurs engagés dans ce combat depuis près de trente ans.
29 mai 2019, Saint-Laurent-de-Terregatte (Manche) :
Plus de 50 éleveurs participent à la réunion dans la Manche, organisée par l’ANAST. Une dizaine de témoignages d’éleveurs, émouvants et bouleversants, du Nord au Sud de la France, sont mis en commun. Monsieur Mouthon, vétérinaire retraité de l’école de Maison-Alfort, expert juridique, témoigne de compromis graves lors d’expertises, entre les fauteurs de troubles et l’appareil judiciaire. Olivier Ranchy et Jean-Bernard Mabilais, géobiologues, témoignent de leurs travaux dans les élevages pour rechercher les nuisances électromagnétiques.
Présent, Maître François Lafforgue s’engage positivement. Il dénonce la fragilité de la défense individuelle et qualifie notre combat de légitime en terme juridique. Notre vice-président, Alain Crouillebois, nous indique avoir convié les représentants de la MSA, du GDS, des Chambres d’Agriculture de la Manche, de l’Orne, du Calvados, de la Sarthe, des Côtes-d’Armor, de la Loire-Atlantique, de la Mayenne et de l’Ille-etVilaine. Aucun n’a répondu à l’invitation. Il avait également convié les députés de l’Orne. Seule Madame Jourdan s’est excusée de ne pouvoir y assister. Alain Crouillebois dénonce l’indifférence de tous ces responsables, qui ne se soucient guère des difficultés que rencontrent certains éleveurs.
19 juillet 2019, Comblot (Orne) :
Une trentaine de personnes invitées par l’ANAST s’oppose à la vente de saisie d’un hangar appartenant à Hubert Goupil et Sylvie Gasnier, éleveurs placés en liquidation judiciaire. L’ANAST explique que le couple est victime de troubles de santé des animaux. Ils ont perdu 90 jeunes bovins en 5 ans. Ces pertes de production étaient liées aux nuisances électromagnétiques émises par les relais de téléphonie mobile. Aucun des intéressés n’enchérit. Le commissaire-priseur annule la vente. C’est notre première action de terrain.
Depuis l’été 2019 :
La constitution des dossiers pour l’avocat s’organise. Au nom de l’ANAST, Me Lafforgue demande au Ministère de l’Agriculture et au GPSE* une liste de documents depuis 99, sans obtenir de réponses. Compte-tenu de cette situation, Me François Lafforgue s’adresse à la CADA afin que l’ensemble de ces documents puissent nous être communiqués. Le tournage du film de Nathalie Barbe se termine en octobre 2019, avec témoignages d’éleveurs et notamment des visites d’élevage en présence de notre avocat. Il sera diffusé début 2020 sur France 3 Pays de la Loire.